Pour une amélioration de la législation permettant de protéger efficacement les arbres d'agrément et les arbres remarquables.
De Augustin Bonnardot, Forestier Arboriste . CAUE77 le 15 avril 2019
Remarque : L'image ( photomontage) ci-dessous illustre ce qu'autorise la loi .
Constat – Le patrimoine arboré est un bien commun d'intérêt général
Les arbres constituent un patrimoine naturel fournissant de nombreux services bénéfiques pour la communauté (Code de l'environnement Art. L110).
La dégradation des arbres diminue leurs valeurs patrimoniales ainsi que les aménités et services fournis à la communauté.
Constat – Les arbres sont des organismes vivants fragiles
Comme pour tout organisme vivant, l’amputation et l’altération des organes vitaux des arbres (grosses branches, troncs, racines, écorces protectrices), affaiblissent GRAVEMENT et IRREMEDIABLEMENT :
Constat – Les arbres dégradés sont très nombreux en France Les professionnels respectueux de l'arbre et du paysage, les élus et gestionnaires des collectivités territoriales, les DREAL, UDAP, CAUE, les associations environnementales et les correspondants départementaux de l'association A.R.B.R.E.S constatent très fréquemment des dégradations du patrimoine arboré.
Des dizaines de milliers d'arbres sont altérés chaque années en France par des élagages drastiques dont les raisons peuvent s'expliquer ainsi :
Les arbres sont beaucoup moins altérés en Grande Bretagne, en Belgique, en Allemagne, dans les pays scandinaves, … aux Etats-Unis, au Canada, ...
Constat – Les moyens de protection réglementaire du patrimoine arboré français sont faibles par rapport à ceux d'autres pays européens.
La France est un des seuls pays d'Europe à ne pas avoir de méthode de calcul de valeur d'aménité des arbres standardisé ni de méthode unifiée permettant d'estimer le montant des indemnités en cas de dommages.
En Wallonie, « Nul ne peut sans permis d'urbanisme préalable, abattre ou modifier l'aspect d'un arbre remarquable » Wallex Art 84
Constat - Il existe une demande forte de protection des arbres. Les principales associations professionnelles et environnementales ainsi que les personnalités ci dessous soutiennent fermement l'initiative de faire évoluer la législation permettant de protéger efficacement les arbres.
Constat – La législation française en vigueur ne permet pas de protéger efficacement les arbres d'agrément et les arbres remarquables.
Constat - Les arbres remarquables ne pouvaient plus être classés « Monuments naturels » suite à un avis du Conseil d’Etat de 1958 considérant que les arbres sont amenés à mourir et que le déclassement est excessivement complexe.
Code de l’Environnement Art. L341-10
Une exception prometeuse : le platane de Cesy (89) classé parmi les sites en 2018
Constat - Il existe des textes de lois permettant de protéger les arbres contre l’abattage, mais il n’existe pas de textes de lois permettant de protéger ces mêmes arbres contre les dégradations qui peuvent leurs être fatales.
Les textes les plus utilisés sont :
Constat - L’Article 673 du Code Civil incite à couper les branches et racines dépassant les limites de propriétés privées (sans aucune exception même s'il s'agit d'un arbre remarquable). Certains arbres sont ainsi totalement déstructurés et par conséquent condamnés par l’application de cette loi.
Idem pour les branches privées dépassant sur l’espace public. Arrêté du 30 mars 1967 - deuxième partie, chapitre 5, article 68
Voir Vers une déclaration des droits de l'arbre - Pour un nouveau statut de l'arbre dans notre code civil - Colloque tenu le 5 avril 2019 dans les murs de l'Assemblée Nationale avec une proclamation de la première "Déclaration des droits des Arbres)