L’utilisation optimisée du foncier est un des axes majeurs de toute pensée prospective sur le devenir d’un territoire. Une réflexion nécessairement menée sur le long terme, confrontant données objectives connues et choix stratégiques.
Parmi ces données il y a toutes celles qui servent à caractériser le parcellaire (facilité d’accès, occupation actuelle, qualité agronomique, relief, risques naturels, mesures d’amélioration possibles, dernières transactions, etc.) et l’état des besoins classés par usage à différentes échéances. Un état des lieux qui permet d’appréhender l’adéquation entre offre et demande, les moyens d’y remédier.
Le choix majeur est celui qui fait passer une terre agricole en zone urbanisable, la démarche inverse étant coûteuse et ne pouvant concerner que des surfaces minimes : les friches industrielles ou de tous autres types peuvent devenir des parcs, des boisements, plus difficilement des terres à blé...
La Seine-et-Marne possède un atout majeur à l’échelle de l’Île-de-France, celui d’une disponibilité foncière exceptionnelle pouvant répondre à la demande en grande partie liée à la proximité de Paris. Cette demande évolue parallèlement aux secteurs de l’économie (agriculture (*), industrie, commerces, services, etc.), aux besoins en logements et habitats de tous types, aux besoins en infrastructures. L’offre, la réponse à cette demande, est encadrée par la réglementation locale, régionale, nationale.
Des préoccupations nouvelles s’additionnent pour optimiser la ressource, avec comme principaux axes de réflexion la densification des zones déjà urbanisées, le recyclage. Pour répondre à ces orientations le zoning doit être envisagé de façon toujours moins figée et plus dynamique sur le long terme. De cette façon la question foncière peut être abordée de façon moins crispée, la planification peut intégrer une souplesse, une générosité d’espace qu’une comptabilité trop étriquée empêche. L’emprise des Champs-Elysées était (peut-être) trop large lors de sa création mais aujourd’hui ? Un foncier plus dynamique permet d’améliorer l’acceptabilité des chantiers, de construction comme de démolition. Ils sont souhaitables pour adapter la ville à ses nouveaux besoins, en évitant des inconvénients majeurs : l’indécision, l’attente indéterminée, les capitaux immobilisés, la ruine, la friche qui contamine.
(*) Durant longtemps l’histoire de Paris se confond avec celle des possessions royales et monastiques périphériques. L’agriculture seine-et-marnaise a pu atteindre son niveau d’excellence grâce à la rencontre de fermiers ouverts aux expérimentations et de capitaux parisiens qui ont toujours su répondre présents. Au-delà de leurs abords bien « jardinés » les grands domaines comme Vaux-le-Vicomte sont la trace la plus tangible de ce mouvement historique.
La réversiblité pour répondre à l’imprévisibilité.
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« Zoning », une réalité aussi ancienne que la villeLe zoning n’a jamais cessé d’être utilisé pour adapter les tissus urbains aux caractéristiques sociales, aux évolutions du moment. Les quartiers aristocratiques, religieux, ont souvent été des secteurs à part, protégés jusqu’à se clore. Les zones industrielles sont nées en même temps que les fabriques et les lotissements ouvriers en ont été les prolongements logiques. Le développement des loisirs de masse a vu la naissance d’un nouveau type de périmètres : stations balnéaires sorties du sable à coté des villages de pêcheurs, parcs d’attractions, quartiers historiques muséifiés (parfois à l’échelle d’une ville telles Venise, Bruges, Paris, etc.).
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« Mouvement moderne » et zoningLe mouvement moderne, et Le Corbusier en tête, est régulièrement tenu pour responsable de l’urbanisme de zoning et de tous ses défauts. Ce mouvement n’a fait que théoriser une pratique ancienne, en multipliant les typologies et en les spécialisant davantage en correspondance avec les évolutions de la société. Pourquoi ce procès ? Parce que ce mouvement a su initier une ville très généreuse en espaces publics, avec une densité de mètres carrés construits jamais atteinte tout en conservant lumière et respiration ? Parce qu’il rend faciles à atteindre certains objectifs de qualité environnementale grâce au pourcentage de surfaces facilement végétalisables ?
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Un concept à rendre plus dynamique
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