JOURNÉES AU JARDIN "MÉDIÉVAL"

© CAUE 77

En 1993, naissait un rêve, une ambition portée par Joël CHATAIN, paysagiste, et l'Association des Ateliers de Techniques Anciennes : reconstituer aux abords de la Ferme de l'Hôpital, ancienne commanderie des Templiers, à Coulommiers classée Monument Historique en 1994  datation des principales constructions : 13e et 14e siècle - Source Ministère de la Culture : -   un jardin d'inspiration médiévale, proposant un chemin de visite inspiré du Roman de la Rose et des jardins monastiques médiévaux, l'objet étant de réaliser un jardin à vertu pédagogique. 

Clos de murs, réalisé à l'emplacement d'un ancien jardin, le jardin présente différents espaces thématiques et une collection de 250 végétaux et cultivés, connus au Moyen-Age (Ve-XVe siècle) , plantes potagères, plantes médicinales, plantes artisanales, fleurs, plantes nourricières indispensables à la biodiversité avec : 

• Quatre carrés de 100 m² entouré de fascines en osier tressé : potager, plantes à usage technique, ornementales à bouquets et plantes médicinales
• Un carré courtois autour du puits 
• Une collection de saules têtards pour la production d'osier
• Des plates-bandes de culture
• L'enclos des fruits rouges
• Un verger de pommiers et poiriers de variétés anciennes
• Un fruticetum : espace d'arbres à fruits secs

Le plan de Saint-Gall

Le jardin proposé par Joël Chatain, remet à l'honneur le plan de Saint Gall, plan élaboré à partir du 9e siècle pour codifier l'organisation monastique et cléricale. Un exemplum - modèle- fut ainsi dessiné sur 5 peaux de parchemins cousues, tracé à l'échelle et accompagné d'une légende. il fut respecté dans les grandes lignes et devint la source de l'organisation spatiale type des abbayes. D'une dimension de 1.12m X0.77 m environ,  le manuscrit de Saint -Gall est le plus grand manuscrit connu de son époque.  

Conçu de manière symbolique,  le plan s'inscrit dans une perception et conception chrétienne du monde, respectant une hiérarchie céleste. L'église y occupe une grande place. Le jardin, clos de murs, avait sa place, au levant,  échappant à l'ombre de l'église, à proximité des cuisines et de la pharmacie (apothicairerie) d'une part,  et de espaces dédiés à la volaillerie d'autre part... Le plan du jardin comporte 49 plantes figurant dans le Capitulaire de Villis, chacune occupant une plate-bande spécifique. L' abbaye devait ainsi inclure un verger, un jardin médicinal (herbularius) et un potager (hortus). 

Sources

>  Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle Viollet le Duc (1854)

> Carolingian, Culture at Reichenau & St.Gall

> Encyclopédie-universelle.net/abbaye - Plan de Saint Gall