FONTENAY-TRÉSIGNY

© CAUE77

Le site et son contexte

Le parc boisé du Domaine des Sources, ou Parc du château du Duc d’Epernon accompagne l’histoire de Fontenay-Trésigny depuis la première moitié du XVIIe siècle. Il est étroitement lié à l’histoire du château en partie classé monument historique depuis 1963, et à la présence du ru du Bréon. Le ru, qui traverse le site, du nord-ouest au sud-est, a toujours inspiré le dessin de la composition du parc, tout en enrichissant sa valeur écologique, notamment par la présence de milieux humides. D’abord parc à la française de la Renaissance au XIXe siècle, puis parc à l’anglaise, il fut ensuite exploitation agricole et piscicole dans la deuxième moitié du XXe siècle. Malgré de nombreuses vicissitudes et une longue période d’inoccupation, le domaine conserve aujourd’hui les traces accumulées, comme sur un palimpseste, des différentes périodes et styles de composition qui s’y sont succédés. 
En 2018 la commune achète 13 ha de l’en-semble, en vue de sa valorisation et de son ouverture au public. Cette première acquisition, toute proche du centre-ville de Fontenay-Trésigny présente un potentiel intéressant pour offrir des supports de loisirs (promenade, agrès sportifs, découverte de l’environnement…) pour les habitants.
 

La question posée au CAUE

Afin de l’aider à donner corps à son projet, à cerner le potentiel du parc et les enjeux de son aménagement, la commune fait appel au CAUE77 et à Seine-et-Marne Environnement via la plateforme d’ingénierie territoriale ID77. La commune souhaite se doter de l’intervention de professionnels du paysage et de l’environnement afin de planifier les travaux et les aménagements nécessaires pour l’ouverture de ce domaine à la population. Elle envisage d’associer le public à ce projet et de réaliser une partie des travauxen interne. Par ailleurs, le commune souhaite être accompagnée dans la définition d'une méthode d’intervention qui soit en accord avec ses moyens humains et techniques.

Les conseils du CAUE

Après une première visite du site en présence des élus et des techniciens communaux, le CAUE77 engage en septembre 2020 une phase de collecte de données réglementaires et de relevés de terrain en vue de l’élaboration de l’état des lieux du site. Les données et contraintes patrimoniales (périmètre de protection des abords M.H., recherches iconographiques et cartographiques, évolution historique) sont synthétisées. Après les observations sur site, ces éléments ont permis de révéler les liens entre les douves aux abords du château, l’ancien canal aujourd’hui asséché relevé dans l’Atlas de Trudaine (document réalisé au milieu du XVIIIe siècle), des allées forestières, quelques sujets arborés remarqua-bles, un système de vannage, ou encore un ponceau à double arche et une magnifique glacière. Les contraintes d’urbanisme (PLU, loi sur l’Eau, Schéma de cohérence écologique) sont aussi analysées. L’arboriste forestier du CAUE observe les caractéristiques du boisement, ses atouts et ses points faibles et identifie des sujets particulièrement intéressants (cf. encadré pages centrales : les arbres). Les potentiels offerts par la parcelle en vue de son insertion dans la vie et le fonctionnement de la commune sont également relevés : les accès existants et souhaitables, les parcours et cheminements existants ou manquants sont identifiés, les vestiges d’infrastructures (ponceau, canal, vannes... ) sont repérés ainsi que d’éventuelles contraintes spécifiques (pres-sion de la population de sanglier, nécessité de clôtures sur des points particuliers…). Parallèlement, un relevé faune et flore est effectué par les naturalistes de SEME, mettant en avant les caractéristiques écologiques des zones humides présentes sur le site à l’hydrologie complexe.
Outre le Bréon, le parc accueille les eaux issues du ru du Monnoury et leur confluence ainsi que plusieurs sources. Un étang, creusé à la fin du XXe siècle et les traces de viviers de la même époque, procurent au parc forestier une valeur écologique spécifique et une complexité hydraulique perceptible. Ils lui confèrent une ambiance particulière qui enrichit son attrait paysager. 
Le site se dévoile dans l’ensemble de ses dimensions et les enjeux d’un aménagement se dessinent : outre son aménagement minimal pour le confort et l’accessibilité du public, son rôle potentiel de maillon dans la trame des parcours vers les équipements sportifs communaux, son potentiel historique, sa richesse écologique, son rôle dans le fonctionnement de la rivière, notamment en période de crue, et du bassin versant sont à prendre en considération dans le cadre de sa réhabilitation.
Devant ces caractéristiques et ces enjeux, la commune se rapproche donc des différents acteurs pouvant l’aider dans la connaissance hydraulique du parc (à savoir le SYAGE, AquiBrie…) et des organismes financeurs potentiels. Dans ce premier état des lieux sommaire, le CAUE77 a élaboré une proposition de carnet des attendus de la commune pour l’aménagement du parc. À terme, il servira à alimenter le cahier des charges d’une étude de faisabilité : cheminements internes en boucles, promenade accessible aux PMR, agrès sportifs, circuit d’interprétation des milieux humides, accroche potentielle au réseau des chemins et sentiers proches (dont le GR 1). Le CAUE définit par ailleurs avec la collectivité, les modalités de recrutement du maître d’œuvre chargé de l’étude de faisabilité. Ses compétences en matière de paysage, d’environnement, d’hydraulique et de patrimoine devront lui permettre d’établir un plan-guide général et d’accompagner la collectivité dans le chiffrage et le phasage des futurs travaux de réhabilitation et d’aménagement du parc. 
 

Les suites données aux conseils

L’agence de paysagistes-concepteurs Élémenterre Paysage est recrutée par la collectivité en 2021 pour approfondir le diagnostic de l’ensemble foncier et pour établir le plan-guide sur un périmètre élargi, qui servira à planifier travaux, dépenses et demandes de financement. La commune est en effet en cours d’acquisition de parcelles complémentaires à son premier achat. Le site destiné à ouvrir au public représentera bientôt 32 hectares.
En parallèle, les deux arbres identifiés par le CAUE77, sont présentés et labellisés devant le comité départemental de sélection des arbres remarquables de Seine-et-Marne.
Des journées participatives de nettoyage des déchets et des visites naturalistes sont par ailleurs organisées par la commune. Le parc s’ouvre régulièrement au public et participe pour la première fois en 2023 à l’opération Seine-et-Marne Couleur jardin animée par le CAUE77.  

Rédaction et dossier suivi par Marianne Souq et Augustin Bonnardot