#Réseau de chaleur #PNR #Politique d’investissement #Réaménagement de place #Déplacement stationnement #Piétonnisation d'un centre bourg #Redynamisation #Déplacement de Monument aux Morts #Accueil de nouveaux habitants
Le projet de création d'un réseau de chaleur avec une chaudière bois a commencé par la visite d'un agent du Parc Naturel Régional. La commune devait changer cinq chaudières qui fonctionnaient au fuel. La question était donc pertinente. Le PNR a proposé de nous accompagner sur une étude. L’idée vient de là. Nous avons consulté un bureau d’études, Itherme Conseil, pour déterminer la puissance et les besoins, les coûts, les plaquettes à utiliser, si nous pouvions l’alimenter avec du miscanthus, la durée possible de l’amortissement, etc.
Nous sommes partis sur une durée d’amortissement de 10 à 12 ans. Il faut toutefois modérer la notion, car cela dépend du prix du gaz et de celui du bois. Au départ, le gaz était moins cher que le bois. Mais néanmoins nous estimons que c’est un bon investissement dans le temps.
Il serait intéressant de faire avec le PNR un bilan de votre projet, son intérêt dans le temps. Vous êtes un peu pionnier. Nous avons besoin de faire la démonstration de l’intérêt de cette démarche.
G. C. Si nous prenons comme point de départ le contrat d’AMO pour le montage du contrat régional, celui-ci a commencé il y a dix ans. Cela a débuté par des réunions de concertation avec les habitants, afin de finaliser le programme du projet de requalification du coeur de ville. Cela nous a permis d’avoir les financements de la Région et du Département.
Cependant le réseau de chaleur ne rentrait pas dans le contrat régional. Or cet investissement représentait environ 600 000 euros. Avec l’aide du PNR, nous avons pu obtenir des aides de l’État.
La politique de ma commune, en matière de finance, est de n’engager des projets que s’ils sont subventionnables.
J’ai toujours eu la même politique, la même ligne : organiser les moyens financiers de façon à pouvoir préfinancer chaque équipement.
Quand nous élaborons un budget, je le construis toujours comme je le faisais avec mon entreprise, je regarde la fin, pas le début : combien peut-on investir ?
Ce que je dis au conseil et à tous, c’est que le jour où je n’ai plus cette ligne d’investissement, ça n’a plus aucun intérêt. Malgré tous les changements, les impôts n’ont pas augmenté depuis mon premier mandat en 1995. Nous avons donc toujours eu des réserves pour les investissements communaux ou intercommunaux, s'ils peuvent être mutualisés. Ce qui compte c’est l’intérêt général qui se règle à différentes échelles.
Le but était d’enlever les voitures immobiles et de créer une vraie place centrale. La question était la suivante : comment faire vivre un village et des commerces dans cette situation ?
Nous avons fait la démonstration que le déplacement du stationnement ne créerait aucun allongement des distances par rapport à la situation initiale.
C’est d’ailleurs grâce à votre démonstration très précise, que le principe a été validé par les Chapelains.
Au début, nous avons gardé du stationnement sur la place. Puis finalement celle-ci a été rendue piétonne. Nous avons également installé une borne escamotable utilisée dans certains cas de figure, notamment par les véhicules des riverains et pour le marché hebdomadaire.
Pour les deux restaurants qui pouvaient enfin agrandir leur terrasse, nous leur avons proposé de les aider à l'achat du mobilier, des parasols, etc. Il fallait essayer de la faire vivre cette place !
Mon premier adjoint a soulevé la question du déplacement du monument aux morts. Cette idée m’a laissé perplexe. Il était là depuis toujours, au bord de la nationale. Pendant un mandat, ma position a été de ne pas y toucher. Par la suite, en menant le projet de requalification du coeur de ville, il est apparu évident que nous devions le changer de place. Il fallait commencer par obtenir l’autorisation de l’association locale des anciens combattants. Ils m’ont donné leur accord. Ensuite nous avons trouvé une entreprise compétente qui a déposé et remonté le monument, morceau par morceau. Nous avons refait toutes les inscriptions, et tout a été nettoyé, repeint pour 35 000 euros. Un succès et un travail fabuleux réalisé par l’entreprise.
Avec mes équipes, à chaque fois que nous avons monté un programme, un projet, nous avons toujours cherché à définir une politique claire, à moyen ou long terme.
Dès mon premier mandat, j’ai annoncé que je ne signerais pas de lotissement. Je ne voulais pas de nouveaux ménages sans avoir la capacité de les accueillir en termes de structures et d’équipements. Nous n’avions pas de transports, ni de crèche, des écoles trop petites, pas de salle des fêtes, etc.
Maintenant la situation a changé. Nous avons construit des équipements et la loi SRU (Loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains), ainsi que les orientations régionales, nous obligent à accueillir environ 300 habitants supplémentaires.
Ce que je regrette dans la loi c’est que nous sommes obligés d’accepter des pavillons sur des petites parcelles (400 m² ou moins). Les urbains deviennent ici des ruraux, pas des semi-urbains.
Pour ceux qui désirent quitter leur pavillon, pour ne plus avoir à entretenir une maison, un jardin trop grand, j’ai la réponse. Depuis plus de dix ans, nous avons une option sur un terrain pour réaliser une résidence seniors, mais pas uniquement, puisqu’on y intégrerait des appartements pour des familles, des T3, des T4. L’opération est en attente.
Si vous aviez des opportunités foncières, d’autres projets de ce type pourraient peut-être voir le jour ?
G. C. Vous avez raison, mais le problème c’est que nous avons totalement consommé notre foncier agricole disponible pour des extensions urbaines (5 % maximum entre 2013 et 2030).
Il nous faut 5 000 m² pour faire une opération et nous ne les avons pas.
Ceci dit, quand je suis arrivé, nous avions vingt-deux hectares de zone urbanisable. J’ai demandé à l’urbaniste de les supprimer du plan local d’urbanisme.
Je vais vous donner un autre exemple : comment développer l’économie en dehors des zones d’activités ? C’est impossible. Or toutes les zones dans le périmètre de l’intercommunalité de Fontainebleau sont saturées.
Où mettre les bâtiments d’activité nécessaires ? On ne sait pas, mais il faut sortir de cette impasse.
#Témoignages de maire
Les maires mettent en place, animent des politiques souvent concernées par les missions de conseil du CAUE77 : accueil de nouveaux habitants, équipements, animation culturelle, urbanisme, valorisation des filières agricoles, etc. Le CAUE77 a interrogé deux maires de petites communes rurales. À travers leurs réponses apparaît toute la diversité des paramètres qui fondent ces politiques. Leurs points communs : un territoire parfaitement connu, des habitants toujours présents à l’esprit, une recherche permanente d’idées nouvelles malgré les contraintes. Une performance quotidienne.
Interview réalisée par Grégorie DUTERTRE, Architecte Urbaniste, Directrice du CAUE77 , en janvier 2019.
Publiée dans La Lettre du CAUE77 - N°11 - Mars 2019
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Conception graphique et réalisation de la version papier : Juliette Tixador juliettetixador@free.fr
Requalification de la Place de la République (accueil d'un marché hebdomadaire), interdite au stationnement.
Redéfinition des parcours piétons
Conservation des murs anciens et des arbres.