PROVINS

REQUALIFICATION DES BOULEVARDS DE LA CEINTURE VERTE - VERS DE NOUVEAUX USAGES

Espaces publics, Aménagement, Piste cyclable, Arbres, Alignement, Patrimoine arboré, Renouvellement, Réchauffement climatique

La question posée au c.a.u.e

La ville de Provins souhaite proposer un itinéraire cyclable sur sa ceinture verte pour rejoindre la Ville Haute, notamment par la mise à disposition de vélos électriques pour les visiteurs au départ de la gare, située en Ville Basse. Celui-ci permettrait de rejoindre la Porte St Jean en empruntant les boulevards de la Ville Basse (environ 3 km de long) dont le patrimoine arboré est une composante essentielle. 
Mais comment concevoir ce projet de requalification et sécuriser les parcours dans un contexte où s’additionnent les contraintes, et où les objectifs et les réalisations doivent être à la hauteur d’un cadre patrimonial exceptionnel, reconnu Patrimoine Mondial de l’Unesco depuis plus de vingt ans ?

Les conseils du c.a.u.e

La ceinture verte est marquée par trois grands temps, présentant des caractéristiques paysagères, des contraintes et des enjeux différents : “les tilleuls”, “le promenoir” et “les remparts”. Chacune de ces séquences a fait l’objet d’un prédiag-nostic afin de les identifier et de définir pour la ville, des pistes de réflexions – sous forme de propositions et d’alternatives – adaptées aux enjeux.

“Les tilleuls” : pour une nouvelle gestion des plantations

Ils ont été établis sur le terre plein des remparts et plantés sur deux lignes avec des tilleuls taillés en rideau. Leur écartement est très faible (4 m). Sur certains tronçons, entre 35 et 40% de la plantation initiale peut être considérée comme pérenne. Le renouvellement des plantations doit s’inscrire dans le cadre du projet de requalification. Pour les tilleuls conservés, une gestion diversifiée peut être mise en œuvre. Pour les nouvelles plantations, il s’agit de faire preuve de créativité. La réflexion à mener doit intégrer tous les critères paysagers, environnementaux, techniques, recensés selon les sections. Le CAUE77 propose de se référer à quelques principes simples : choisir des essences ne nécessitant pas de taille ; prendre en compte le changement climatique, ce qui oblige à en diversifier les essences ; utiliser des essences de différents gabarits pour s’adapter à tous les contextes ; ne pas craindre de mélanger les essences à petit, moyen ou grand développement. 
L’application de ces principes permet d’offrir un cadre planté de qualité mieux à même, par sa variété, de faire face aux impacts du changement climatique sur les arbres tout en permettant de réduire les coûts de taille.  L’histoire de la disparition des ormes est à garder à l’esprit : la diversité des essences est la seule façon d’éviter le danger de maladies atteignant la totalité d’une plantation réalisée avec une seule essence, avec le risque d’avoir à les remplacer tous en même temps... A noter aussi que le renouvellement des plantations devient beaucoup plus simple sur le long terme, du fait des longévités variables et donc de remplacements échelonnés dans le temps. Pour le choix des essences, le CAUE77 propose d’utiliser des végétaux adaptés à la fois au contexte urbain et au changement climatique. Sur ce sujet, on peut se reporter aux interventions des spécialistes du patrimoine arboré lors de la 36e Arborencontre Plantation d’arbres et changement climatique organisée par le CAUE77 en juin 2022 à Croissy-Beaubourg. Les vidéos de cette ren-contre sont sur arbrecaue77.fr et le dossier thématique de cette lettre pages 13 à 16. Le renouvellement des plantations altérées devra par ailleurs être phasé en fonction des situations et pensé en lien étroit avec la mise en œuvre de la requalification des sols, aujourd’hui particulièrement compacté.

Le “promenoir”

Cet espace public, exceptionnel par ses dimensions, (40 à 45 m de largeur sur 1,15 km de longueur) et ses 5 à 7 lignes d’arbres à grand développement, permet différentes variantes d’aménagement et de traitement des sols. Ceux-ci doivent faire l’objet d’une grande attention pour garantir la pérennité des plantations en évitant notamment les décaissements et le compactage. Afin de privilégier la promenade piétonne et les usages, il est proposé d’inviter les cyclistes à franchir la Fausse Rivière et rejoindre un itinéraire cyclable sur la voie nord du Boulevard d’Aligre. Les intersections et éventuelles redirections sont parmi les points les plus sensibles à traiter.

La “promenade basse” et le jardin de la société d’horticulture

Ces espaces, bien situés en entrée de ville et à proximité de la gare, méritent une mise en valeur à la hauteur de leur intérêt. Cette promenade d’environ 350 ml, bordée par la “Fausse Rivière”, profite du décor formé par les remparts et les vestiges des tours de l’enceinte médiévale. Il est proposé d’en faire un jardin public. La plantation d’arbres à grand développement peut y être envisagée notamment dans le cadre d’une restructuration du mail de la promenade. En continuité de cette promenade, celui de la Société d’horticulture a été inscrit au pré-inventaire général du patrimoine culturel en 1992. 

Suites données au conseil

S’appuyant sur cette première étape de réflexion, la ville de Provins a engagé, sur un périmètre plus étendu, une étude de programmation urbaine, paysagère et architecturale multi-site avec une agence d’architecture et d’urbanisme. Elle devra approfondir la programmation des ouvrages et des aménagements projetés. 

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INFORMATIONS

Dans la Lettre N° 21- Janvier 2023 

Dossier suivi par Lucile Charles et Mathilde Olivier, paysagistes-conseillères, Agnès Thiénard Péreire, architecte, Augustin Bonnardot, forestier arboriste - CAUE77

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